la résistance morale
et chrétienne
4:43
1926
{ Gironde }
Agent de renseignement
Turbulent et toujours prêt à la castagne, le jeune Bordelais Gérard Chatelier a 14 ans en 1940 et n’entend pas respecter le mot d’ordre de l’occupant allemand : « Verboten », car tout est interdit. Muni de ses pétards, de son pistolet à bouchon et de sa fronde, il est prêt à faire face aux Allemands. Avec ses copains, il écoute la BBC et, dès octobre 1940, la bande mène des actions. D’un mégot de cigarette allumé dans un paquet d’allumettes, ils font une bombe incendiaire et parviennent à mettre le feu à une voiture allemande. Encouragé par cette réussite, Gérard se perfectionne dans ses méthodes de confection d’explosifs.
Le père de Gérard, Philippe Chatelier est inspecteur de police. Ancien combattant de 14-18 et fermement anti-pétainiste, ce dernier monte dans la plus grande discrétion un petit réseau de Résistance. Lorsqu’il surprend le livre de chimie avec lequel son fils fabrique ses explosifs, il s’en énerve d’abord. Mais puisque son fils veut prendre des risques, autant que ce soit sous son contrôle. C’est ainsi que Gérard entre au service de son père, fin 1941.
Sous les ordres du colonel Grandier-Vazeille, qui monte l’Armée secrète à Bordeaux, Gérard espionne les installations allemandes, suit la construction de la base sous-marine et rapporte l’emplacement et le calibre des différents canons disposés dans la ville.
Début 1943, les nombreuses enquêtes qui ont été détournées par l’inspecteur Chatelier provoquent les soupçons de sa hiérarchie. Menacée d’être arrêtée, la famille quitte Bordeaux pour se mettre au vert, en Corrèze.
Résistant de la première heure, Gérard et son père nourriront à jamais le regret de ne pas avoir pu participer à la libération de leur ville.