la résistance morale
et chrétienne
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En 1940, après la défaite française, l'armée allemande prend possession du camp militaire de Souge situé à Martignas-sur-Jalle, à quelques kilomètres de Bordeaux, et y procède à l’exécution de deux civils arrêtées pour manifestation hostile aux occupants.
Le 23 octobre 1941, c’est au tour d'un jeune syndicaliste. Le lendemain 24 octobre, en représailles à l'action de la Résistance à Bordeaux contre le commandant Reimers, cinquante nouveaux patriotes, pour la plupart emprisonnés à Bacalan dès 1939 pour activités communistes, tombent à Souge. En 1942, les exécutions se renouvellent par vagues, la plus forte étant celle du 21 septembre avec ses 70 victimes.
En 1943, après l’exécution de deux patriotes, les Allemands, considérant que l'image qu'ils donnent à la population leur porte tort, et devant les besoins de main-d'œuvre dans les usines allemandes décident les déportations massives de Résistants.
Le développement de toutes les formes de rejet de l'occupant et de la collaboration, l'activité des maquis de la région, leur répression, la situation de plus en plus dangereuse pour l'occupant et la perspective de sa défaite, font de 1944 l'année la plus meurtrière au camp de Souge : 109 fusillés en huit mois, la dernière exécution datant du 21 août, à quelques jours de la Libération de Bordeaux.
Selon le témoignage du curé de Martignas, qui avait été requis par les Allemands, tous les fusillés n'ont pas été répertoriés et leur nombre dépasserait les trois cents. Mais les estimations les plus récentes concernant les seuls résistants tournent autour de 250 et l’on sait que des collaborateurs ou des informateurs y ont également disparu. Il est donc difficile d’établir le nombre exact des fusillés de Souge pour raisons d’opposition au nazisme.