la résistance morale
et chrétienne
4:43
1923
{ Aveyron }
Maquisard
Originaire de Villefranche-de-Rouergue en Aveyron, la famille Testas s’installe dans le Gard en 1938. Nommé président du tribunal de Nîmes, le père de François meurt juste après l’armistice de juin 1940. Le jeune lycéen qu’est François aborde donc la période de la dictature de Vichy privé de son père et guide. A cette époque, il se lie d’amitié avec deux sœurs juives Sarah et Gilbert. Ensemble, ils opèrent de petites actions d’insubordination au régime de Vichy et à la rédaction de tracts contestataires. De nature timide, François se fait violence pour briser sa première vitrine. Mais les événements d’août 1942 devaient changer le garçon pacifiste en un terroriste déterminé.
Lors de la rafle du 26 août 1942, Sarah est arrêtée par la police française avant d’être déportée. Cette injustice pousse François à organiser une action d’envergure : au début de l’année 1943, une maison de plaisir ouvre ses portes aux officiers allemands nouvellement cantonnés dans la région. Apprenant qu’un gâteau doit y être livré, François et ses camarades kidnappent le livreur, piègent la pièce montée et font sauter la maison close.
Après cette première, le groupe se spécialise dans les attentats à explosifs. Repéré, François est arrêté au cours de l’année 1943. Jugé au Tribunal de Nîmes, qu’il connait comme sa poche, il parvient à s’échapper lors de l’audience.
François s’enfuit de la région pour se réfugier dans le Cantal. Il parvient à monter un groupe de réfractaires aux Chantiers de Jeunesse. Avec sa cinquantaine de recrues, il forme trois groupes qu’il installe d’abord en Corrèze. D’embuscades en attentats, les jeunes récupèrent des armes et se déplacent vers la Dordogne. Mais lors d’une attaque, ils sont une vingtaine à mourir. François échappe de peu à la mort et est soigné clandestinement à Tulle.
Au début de l’année 1944, il retrouve Villefranche et l’Aveyron de son enfance. Le jeune homme est remis de sa blessure et il cherche à entrer au maquis. En relation avec des jeunes communistes, il est accepté dans le maquis d’Ols. Son expérience lui vaut d’être fait cadre par le commandant Vitori. En juin, il forme une compagnie à la limite du Tarn. Le 14 juillet, François part soutenir les 3000 mineurs de Carmaux. Pendant 8 jours, la ville est aux mains des libérateurs. François y organise la désertion de nombreux soldats géorgiens et caucausiens enrôlés dans l’armée allemande qui rejoignent le maquis avec leurs armes.
Du fait de son affiliation trop marquée au Parti communiste, la courageuse compagnie de François Testas n’a jamais été acceptée au sein des FFI.