L’ordonnance allemande du 29 mai 1942, relative au port de l’étoile jaune en zone occupée, est publiée le 1er juin en France. Elle stipule qu’il « est interdit aux Juifs, dès l’âge de six ans révolus, de paraître en public sans porter l’étoile juive […] bien visiblement sur le côté gauche de la poitrine ».
Le 7 juin 1942, premier jour du port obligatoire de l'étoile jaune pour les Juifs, des Français non juifs arborent des insignes ou des étoiles détournées avec à la place de « juif » : « zazou », « auvergnat » ou « swing ».
Ces provocations donnent lieu à des heurts et à des arrestations par des policiers français ou des soldats allemands. Arrêtés, ils seront internés sous l'appellation « Amis des Juifs ».
Acte spectaculaire et symbolique, le port de l’étoile par des non Juifs fut un geste simple, spontané, non-violent, sans prétention héroïque qui a pourtant exposé ses auteurs à de lourdes peines. Ces manifestations non dénuées d’humour apparaissent comme un réflexe de dignité, une révolte morale, un sursaut d’humanité.