Un lycéen parisien en Résistance
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En 1941, Henry Frenay, Berty Albrecht et Jean-Guy Bernard fondent le Mouvement de Libération française qui s'accompagne d'un bulletin d'informations. Ce dernier deviendra plus tard «Combat». Le premier numéro de ce "journal d'information et de réflexion" paraît clandestinement en décembre 1941. Claude Bourdet (journaliste, écrivain et résistant), recrute Pascal Pia et Albert Camus, deux anciens journalistes «d’Alger Républicain».
«Combat» est un des journaux clandestins les plus diffusés, grâce une approche très professionnelle du métier, calquant ses méthodes sur celles de la presse légale, de la rédaction à la diffusion, en passant par la fabrication.
A la sortie de la guerre, Albert Camus et Pascal Pia, qui seront respectivement rédacteur en chef et directeur de la publication, veulent pérenniser le journal clandestin. Ils embauchent ainsi plusieurs journalistes ou écrivains, dont Roger Grenier, et s'installent dans les locaux abandonnés du «Pariser Zeitung».
Le 21 août 1944, Albert Camus commence son éditorial par "Le combat continue…". Le journal se veut la "voix de la France nouvelle" et refuse d'être apparenté à une couleur politique. Une notion chère aux yeux d'Albert Camus. La direction du journal offre souvent des tribunes aux écrivains de l'époque : Jean-Paul Sartre, André Malraux, André Gide…
Le 3 juin 1947, la direction originelle cède «Combat» à Claude Bourdet et Henry Smadja, un financier tunisien. Dans un court communiqué, Albert Camus écrit : "Entrés pauvres dans ce quotidien, nous en sortons pauvres. Mais notre seule richesse a toujours résidé dans le respect que nous portions à nos lecteurs".