Un lycéen parisien en Résistance
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1915 - 1996
{ Paris }
Chef de corps franc
Orphelin à l’âge de douze ans, Jean de Montangon est diplômé de Saint-Cyr en 1938. L’année suivante, il sert au 60e Régiment d’Infanterie de Besançon au titre de lieutenant. Il est fait prisonnier par les Allemands le 15 juin, mais il parvient à s’évader de la colonne de prisonniers qui quitte le camp provisoire de Romilly-sur-Seine.
Après une affectation au Maroc où cet homme curieux de culture et de religion se voit proposer la conversion à l’Islam, Jean de Montangon est désigné comme instructeur à l’Ecole Spéciale militaire de Saint-Cyr où l’institution s’est repliée.
Le 11 novembre 1942, en réponse au débarquement des Américains en Afrique du Nord, les Allemands envahissent la zone libre. Le 4 décembre, Les 652 élèves-officiers de Saint-Cyr sont placés en congé d’armistice.
Jean de Montangon se rallie à l’ORA et recrute parmi ses anciens élèves de Saint-Cyr, ses Cyrards. Il les réuni les 14, 15 et 16 mai 1943 à Fontaine-la-Guyon où il opère un lever des couleurs dans le parc du château en présence du maire de la commune. C’est sous le nom de Lienart qu’il dirige les 25 jeunes hommes que compte son corps franc.
Fin mars 1944, Jean de Montangon, représente l’ORA au sein des FFI Parisiens. Dans sa responsabilité de chef des liaisons des FFI Montangon organise une rencontre entre Revers, chef de l’ORA et le délégué militaire national : Chaban. La rencontre réunit onze personnes. La Gestapo surgit et arrête l’ensemble de l’assistance. Au total, une cinquantaine d’agents de l’ORA tombent dans les heures et les jours qui suivent.
Jean de Montangon est déporté le 15 août 1944 par le convoi à départ de la gare de Pantin et parviennent à Buchenwald le 20 août. Il reçoit le matricule 77467. A partir du 9 avril 1945, Montangon connaît les marches de la mort et douze jours plus tard parvient à quitter la colonne près de Jessen. « Lienart » est pris en charge par l’armée américaine avant d’être rapatrié en France.