5:45
Robert Monestier
1916 - 1986
{ Indre }
Chef de réseau
Fils d’un ouvrier maçon, Robert Monestier appartient à une famille modeste et anticléricale de Bourg-Saint-Bernard. Il adhère à la Fédération socialiste de la Haute-Garonne et assure le secrétariat de la section S.F.I.O. de Bourg-Saint-Bernard. Il créé et dirige une coopérative agricole dans le cadre de la création de l’Office du Blé. En septembre 1939, il est mobilisé dans l’infanterie alpine sur la frontière italienne et échappe ainsi à la captivité en juin 1940. Dès lors, à Toulouse, il fait partie des opposants au régime de Vichy et il entre au mouvement Libération (Sud) en 1941. Le Ministère de l’Agriculture le contraint à s’éloigner de la région et Monestier représente l’Office du Blé dans le département de l’Indre où passe la voie ferrée Paris-Toulouse. Isolé pendant quelques mois, il établit le contact avec Robert Jallet au printemps 1942. Grâce à leur mobilité professionnelle, les deux hommes assurent le développement du mouvement Libération dans l’Indre en relation avec les structures régionales. Au début de l’année 1943, Jallet (Clovis) et Monestier (Baudin) se retrouvent à la tête des Mouvements Unis de la Résistance (M.U.R.) qui se constituent dans l’Indre autour de Libération. Après l’échec du parachutage de Luçay-le-Mâle (janvier 1943) et le resserrement de la surveillance des polices françaises et allemandes, Jallet réduit son activité, et Monestier assure désormais la direction et la coordination de l’action entre les différentes branches des M.U.R. A l’automne 1943 et jusqu’en mars 1944, il participe également aux activités du réseau SOE anglo-franco-belge Greyhound-Woodchuck dont l’épicentre se situe dans l’Indre : il convoie des agents grâce à son laissez-passer permanent et obtient du SOE plusieurs parachutages d’armes pour l’Armée Secrète (AS) qui en manque alors cruellement. Robert Monestier travaille également aux rapprochements des différentes organisations et sensibilités de la Résistance. Il devient membre du Comité départemental de Libération (CDL) encore clandestin. Il échappe aux nombreuses arrestations de la fin du mois de mai 1944 et se réfugie dans la région d’Aigurande. Durant l’été 1944, il dirige le noyau actif du CDL et assure la parution du journal La Marseillaise. Le 20 août, avec les maquisards de l’Armée Secrète, il s’installe à la Préfecture de Châteauroux et fait fonction de Préfet jusqu’à l’arrivée de Jean Georges Laporte. La Marseillaise du Berry, organe officiel du CDL paraît alors en lieu et place du quotidien vichyste Le Département. En 1950, Robert Monestier est écarté brutalement de la direction de La Marseillaise du Berry, par le Parti communiste. Aux élections législatives de juin 1951, il est candidat dans l’Indre sous l’étiquette Front uni ouvrier. Dans les années 1960, il séjourne en Algérie avant de revenir à Châteauroux.