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L'Alsace entre deux guerres
Après 1918, l’Alsace est annexée par la France. L'accueil fait aux troupes de la libération, et les élections législatives de 1919 sont perçues comme un plébiscite en faveur de la France. Mais rapidement, les difficultés linguistiques, les commissions de triage et plus tard la politique d’assimilation menée par un gouvernement français désireux de supprimer les particularismes (bilinguisme, Concordat, acquis sociaux…) en Alsace et en Moselle provoquent une grave crise.
Le 1er septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne. Aussitôt, la France ordonne l'évacuation totale de la zone frontalière d'Alsace et de Moselle, sur une dizaine de kilomètres de profondeur. L’Alsace est rattachée au Grand Duché de Bade et la Lorraine au land de Sarre-Palatinat. En novembre 1940 on voit arriver dans l’Hérault 7 000 expulsés de ces régions (Français installés en Alsace après 1918, Israëlites, ou Anciens combattants francophiles). D’autres réfugiés étaient déjà arrivés en juin. Plus de 600 000 Alsaciens et Mosellans sont contraints de partir, et dirigés vers des départements d'accueil comme la Charente, la Vienne, et la Dordogne. Si les Mosellans furent expédiés dans la vallée du Rhône, en Périgord, dans le Gers et la Haute-Garonne, les Alsaciens se retrouvèrent dans le Limousin où rien n'avait été prévu pour accueillir ces réfugiés. Pour la population locale, ces nouveaux arrivants qui parlaient une sorte d'allemand inspiraient la méfiance, et furent appelés des « yaya », en référence à leur façon de prononcer « Ja » pour « Oui », ou « des boches ». Cette hostilité s’apaise, et après le rapatriement de ceux que les Allemands acceptaient, il n’y eu plus d’antagonismes.
Cet exode durera jusqu'à juillet 1940, date à laquelle une partie de ces évacués sont rapatriés par les autorités allemandes. Les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sont alors annexés au Reich allemand, entre 1940 et 1945.