itinéraire d’un déporté
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Le 27 mai 1941, dans un manifeste intitulé « Pour un la formation d'un front national de l'indépendance de la France », le Parti communiste s'adresse à « tous ceux qui veulent agir en Français » sauf « les capitulards et les traitres ». Ce Front national naissant marque un changement de ligne du PC qui se lance dans la bataille contre l'occupant et s'ouvre aux non-communistes.
À l'exception d'une certaine implantation dans les milieux intellectuels par le biais du périodique L'Université libre, il fut mis en sommeil par la direction du PCF à partir de l'automne 1941. Le Front national n'est alors qu'une étiquette accolée à un certain nombre de petits groupes locaux formant un ensemble assez disparate et hétérogène auquel il revient de définir son action (contre propagande, manifestation patriotique ou socioprofessionnelle, ramassage d'armes, renseignement, évasion etc...).
Le Front national se développe entant que mouvement organisé à l'hiver 1942-1943 sous l'impulsion de Pierre Villon en zone nord et Madeleine Braun en zone sud. Sont lancés des comités directeurs pour chacune des deux zones rassemblant des personnalités issus des principaux mouvements de résistances et des partis politiques (parmi les personnalités non-communistes prenant part à l’action du Front national, le chrétien démocrate Georges Bidault). À la base fleurit une multitude de comités locaux et départementaux, des comités d'intellectuels et des comités paysans. Au cours de l'été 1943, ces comités s'engagent dans la lutte contre le STO. Le but du FN est bel et bien de rassembler sous sa bannière toutes les organisations de la France résistante.
Le rôle joué par le Front national dans la libération de la Corse est l'occasion de populariser le label, mais en octobre 1943, le Front national renonce définitivement à son projet de mouvement unique et à ses "comités de la France combattante" pour mieux se fondre dans le CNR où Pierre Villon joue un rôle éminent, notamment dans la fusion des Francs-tireurs et partisans communistes dans les Forces françaises de l'intérieur.