itinéraire d’un déporté
9:45
Ancien combattant de la Grande Guerre et de la guerre 39-40, Joseph Darnand est un militant d'extrême droite, soutien actif et précoce du maréchal Pétain et du régime de Vichy.
À l’automne 1940, il prend la tête de la nouvelle Légion française des combattants (LFC) dans les Alpes-Maritimes. Fort des 70 000 adhérents à la LFC, pour la plupart de jeunes partisans du régime qui n'ont jamais combattu, Joseph Darnand le Service d'ordre légionnaire (SOL). Ce SOL, étendu ultérieurement à toute la zone non occupée, prône la Collaboration active avec l'occupant nazi et ses membres jurent de « lutter contre la démocratie, la lèpre juive et la dissidence gaulliste ».
Le 5 janvier1943, Darnand créé la Milice française, héritière du SOL devenu autonome. Son but est de faire de la Milice un succédané de parti unique et à terme l'ossature d'un authentique régime totalitaire.
En août 1943, il est intégré dans les rangs de la Waffen-SS avec le grade de chef de bataillon et prête serment à Hitler. Il envoie au Führer un « plan de redressement français » qui reproche au gouvernement de Pétain et de Laval sa « mollesse ».
Avec l'appui des Allemands, il entre au gouvernement, d'abord comme secrétaire général du maintien de l'ordre, puis comme secrétaire d'Etat à l'Intérieur. Son autorité s'exerce sur l'ensemble des forces de police. Il est habilité à créer des cours martiales. C’est lui qui, le 7 juillet 1944, ordonne l’exécution de Georges Mandel.
Critiqué par Pétain pour les débordements de son organisation, Joseph Darnand doit fuir devant la progression des troupes alliées en France. Il entraîne les miliciens les plus fanatiques au sein de la division Charlemagne.
Arrêté le 25 juin 1945 en Italie où il était parti combattre les partisans, il est remis à l'armée française. Jugé, il est condamné à mort et exécuté le 10 octobre 1945.