itinéraire d’un déporté
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En 1919, Alexandre Varenne avocat, journaliste et premier député socialiste du Puy-de-Dôme lance son journal. Il l'appelle « la Montagne », un nom qui fait à la fois référence à son implantation géographique (Clermont-Ferrand) et à son héritage politique : celui du groupe des gauches de la Révolution française.
Dès le 10 juin 1940, huit jours avant l'Appel du général de Gaulle, Varenne écrit un éditorial prémonitoire titré « Préparons la Résistance ». Le texte est à lui seul un appel anticipant l’Appel : « Envisageons quand même le pire, et que l’ennemi oblige nos armées à céder au-delà de Paris. La guerre n’en devra pas moins continuer. D’où il suit qu’il faut prévoir et organiser la résistance en profondeur ».
Sans être un journal clandestin, La Montagne s’oppose au gouvernement de Vichy et ses salariés sont liés à la Résistance. Au premier rang des attaques d'Alexandre Varenne se trouve le premier ministre Pierre Laval, propriétaire des imprimeries Mont-Louis à Clermont-Ferrand et du quotidien le Moniteur du Puy-de-Dôme.
Face à une censure omniprésente et de plus en plus sévère, Alexandre Varenne décide de saborder son journal. Le 27 août 1943, il écrit « je préfère briser ma plume plutôt que de la mettre au service de la tyrannie ».
Le journal paraît à nouveau le 15 septembre 1944, après la libération de Clermont-Ferrand.