itinéraire d’un déporté
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La région Languedoc-Roussillon a offert deux voies d’évasion à ceux qui étaient traqués, juifs, résistants, et à ceux aussi qui voulaient rejoindre la Résistance extérieure ; l’une maritime, l’autre terrestre.
La voie maritime, au départ de Sète ou de Port-Vendres, a été beaucoup moins utilisée que la voie terrestre : ce sont les 160 km de la frontière pyrénéenne qui ont permis plus de 200 évasions réussies dans les seules Pyrénées-Orientales. Le franchissement était périlleux surtout en hiver. Il le fut plus encore à partir de l’occupation de la zone sud quand les Allemands interdirent l’accès à la zone frontière.
Plus de 1000 pesonnes, dispersées dans de nombreux réseaux, parfois français mais aussi belges, polonais, britanniques ou américains, organisèrent les évasions. Les passeurs empruntaient les difficiles chemins des contrebandiers. Le danger le plus grand était pour les évadés juifs. Le risque encouru par tous était la déportation.
Jean Moulin a franchi la frontière à Cerbère en septembre 1941 puis a gagné le Portugal. Si peu accueillante que fût l’Espagne franquiste, elle retardait sans les empêcher ces passages. Ils durèrent jusqu’en 1944, surtout par Cerbère et par Maureillas-Las Illas. Joseph Kessel, Maurice Druon, Jules Moch, Madame de Lattre de Tassigny réussirent ainsi à quitter la France.Ce fut l’un des principaux engagements de la résistance locale.