résister sans armes
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Grâce à une large complicité de la population, le petit village vosgien de Moussey, situé au pied du massif du Donon, devient dès 1940 le débouché de filières d'évasion, celles des « sentiers des passeurs » alsaciens .
En 1944, le village est aussi d'une grande aide pour le maquis de la haute vallée du Rabodeau (Groupe Mobile Alsace-Vosges), qui est depuis le mois d'août la principale cible du plan allemand d'anéantissement des maquis vosgiens, baptisé « Wald Fest ». C'est dans le cadre de ce plan qu'a lieu la déportation massive des hommes de Moussey, entre août et octobre 1944.
Le 18 août au matin s'organise une vaste opération de police, alliant Gestapo et Wehrmacht, dont le but est de mettre la main sur les maquisards du village. 52 hommes, dont 5 gendarmes et les 4 gardes forestiers, sont arrêtés et parqués sur place. Ils sont dirigés le lendemain matin vers le camp de sécurité de Schirmeck. Ils subissent là interrogatoires et tortures. Aucun ne « parle », et 42 partent vers les camps d’extermination. Au moins 36 seront exécutés au Struthof.
Cette rafle n'étouffe en rien la volonté du maquis, qui rétablit ses effectifs et se réorganise en quelques jours. La contrepartie en est bien sûr le renforcement proportionnel de la détermination allemande. L'opération « Wald Fest » va donc battre son plein, et les arrestations, perquisitions, exécutions, rafles, se multiplient au fil des jours. Elles touchent également les villages et hameaux voisins : Senones, Le Saulcy, La Petite Raon, Belval...
Un mois plus tard, le 24 septembre 1944, 144 habitants de Moussey sont encore arrêtés et déportés. Parmi les victimes figure le maire de Moussey, Jules Py. Comme 143 de ses administrés, il ne reviendra pas de déportation.